Je m’appelle Christian, et je suis masseur depuis 2014, donc cela fait 10 ans cette année. C’est une reconversion, car je suis un ancien militaire.
Ayant participé à plusieurs opérations, notamment en Afghanistan, j’ai remarqué que les hommes sous mes ordres étaient souvent très fatigués en rentrant. Je me suis alors demandé comment améliorer leur état physique, afin qu’ils puissent être prêts à repartir dès qu’une alerte survenait. En cherchant des solutions, je suis tombé sur le massage assis, qui a été ma première formation, réalisée avec Tony Neuman. J’ai ensuite participé à une dernière opération militaire où j’ai pu mettre en pratique cet enseignement.
L’avantage du massage assis est qu’il est court et que l’on reste habillé, ce qui est parfaitement adapté aux militaires. On pose son sac, son arme à côté, on se fait masser, et au coup de sifflet, on est prêt à repartir. Les premiers retours ont été positifs, certains disant même : « Ah oui, quand même ! On n’aurait pas cru ça. » Même dans l’armée, le bien-être devient une priorité. Avant, on parlait beaucoup du courrier et de la nourriture, mais les missions sont devenues de plus en plus dures, psychologiquement et physiquement. Le massage assis s’est révélé être un excellent moyen pour la récupération, la détente, et même pour le soin des muscles.
Quelques mois avant mon retour à la vie civile, je me suis dit que je pourrais m’orienter vers le massage. J’ai passé une validation avec Sandra Kennou, une figure connue dans le monde du bien-être et fondatrice de l’École Internationale du Spa à Paris. Quelques mois plus tard, elle m’a contacté pour me proposer de devenir T.O.S. (Technicien Opérateur de Spa), un titre RNCP. J’ai donc passé une évaluation à Paris, et à mon retour, j’ai été contacté par un spa urbain. Je n’avais jamais fait de CV, mais ils m’ont proposé de travailler pour eux. J’étais un jeune masseur, novice dans le métier, et j’y suis resté 5 ans.
Cependant, au bout d’un moment, je me suis rendu compte que cela ne me correspondait plus. On était entré dans une routine d’« abattage » : début du massage à 14h, la personne devait être dehors à 15h, avec tout minuté, de la poignée de main à la fin de la séance, pour pouvoir préparer la cabine. Ce n’était pas ce que je voulais. J’aspirais à prendre le temps, à offrir des soins de meilleure qualité, quitte à en faire moins. Je remercie ce spa pour tout ce que j’y ai appris, mais je ne m’y sentais plus à ma place.
Étant passionné de sport, je me suis dit : pourquoi ne pas associer le massage au sport ? J’ai cherché des écoles spécialisées et j’ai découvert Azur Massages à Aix-les-Bains, une école réputée pour le massage sportif. J’ai eu la chance de suivre une formation sur le « trigger point » avec un Américain venu spécialement des États-Unis. C’est une technique spécifique que l’on peut adapter à chaque sport et à chaque personne, mais aussi pour le grand public.
Cela fait maintenant 6 ans que je pratique le massage sportif, et je participe à de nombreux événements sportifs, où je masse principalement des hommes. En dehors de ces événements, ma clientèle est composée à 99 % de femmes. Mon expérience dans le spa urbain m’a aussi permis de me faire connaître auprès de la gent féminine, et j’ai retrouvé certaines clientes depuis.
Depuis que j’ai quitté le spa urbain, mon activité s’est réellement développée, notamment ces deux dernières années. Il m’a fallu trois ans pour atteindre ce que je recherchais et réussir à allier le massage à mes deux autres passions, le sport et le sauna. Aujourd’hui, je prends en général trois massages par jour : un le matin, un l’après-midi et un le soir. Exceptionnellement, j’en prends un quatrième, notamment pour les couples en chambre d’hôtes, mais je ne dépasse jamais quatre massages par jour (…).