En situation de déficience mentale, les personnes présentent souvent une grande instabilité émotionnelle et comportementale. Que le contact s’établisse de façon tactile, ou visuelle et auditive, les différentes approches vont soit être utilisées dans un but de calmer-apaiser en cas de manifestations de stress-angoisses-violence, soit plutôt pour stimuler-dynamiser lors des périodes d’apathie-enfermement.
Comme un « équilibriste », ramener tout un chacun vers un état de plus grande présence et d’harmonie (même aussi court soit-il) est le fil conducteur de cet accompagnement.
Bien que ce public puisse être souvent considéré comme « fermé » au contact, mon expérience m’a fait constater qu’avec la patience et la douceur de « l’apprivoisement » il s’ouvre et apprécie pleinement jusqu’à parfois solliciter essentiellement le massage.
Ce travail de coopération entre nous permet de développer :
- une meilleure conscience du corps, de ses limites et de sa structure ;
- la confiance en soi et avec l’autre par le contact ;
- l’ancrage dans son corps, l’enracinement ;
- l’observation des émotions ;
- la diminution des pensées qui tournent en boucle.
Au-delà des peurs du départ, j’ai l’exemple de deux personnes en foyer d’accueil médicalisé (FAM).
Une jeune femme, qui après plusieurs années de refus pour entrer dans ma salle de détente, attend maintenant chaque semaine sa séance et demande surtout du massage !
Un jeune homme, également dans le refus, accepte aujourd’hui de se joindre à l’activité. Peu à peu, après avoir été spectateur, il permet le contact avec la balle sur sa chaussure, puis autorise de la faire rouler sur ses jambes ou ses épaules, et dernièrement nous sommes parvenus au massage des mains à pleine paume !
Les progrès des uns et des autres sont de véritables cadeaux…