Le Shiatsu

Le terme de shiatsu fut utilisé la première fois au Japon, en 1920, par Tenpeki Tamai auteur du livre Thérapie par pression des doigts (Shi-atsu).
En 1947 le gouvernement japonais, va délibérer sur l’avenir et la légalité des médecines traditionnelles telles que l’anma (incluant massage et shiatsu), acupuncture, moxa, pharmacopée chinoise et autres techniques. C’est ainsi que fut créé un diplôme d’état pour pratiquer l’anma traditionnel japonais. Le shiatsu, devint rapidement populaire et avant qu’il ne devienne une discipline très strictement réglementée au Japon et ne puisse s’exercer que sous couvert d’un diplôme d’état, des centaines d’écoles s’étaient propagées. Ces très nombreuses écoles existant encore à la fin des années 1970 ont aujourd’hui disparu. Il n’existe plus, à proprement parler au Japon qu’une seule école de shiatsu puisque le terme est réservé aux écoles d’état dont l’essentielle technique a été inspirée du courant de Tokujiro Namikoshi.

Tokujiro Namikoshi créa sa propre école de shiatsu en 1940. Ce type de shiatsu est accessible avec une relative aisance car il se passe aisément de références à la Chine et à sa médecine, et se concentre sur la technique du soin. Il est certainement, de ce fait, le shiatsu le plus répandu dans le monde, et se veut avant tout une technique de toucher.

“Si le coeur de l’homme est protégé dans sa poitrine sous le bouclier du sternum, un chemin d’énergie, le méridien, le relie à la main, afin que celle-ci réalise ce que lui dicte le coeur” (Zhuang Zi).

La discipline énergétique du shiatsu cherche à unifier le corps, à libérer les tensions qui s’opposent à la résonance harmonieuse, à apaiser les émotions qui le submergent, à ouvrir les « fenêtres du ciel», points situés sous la base du crâne, afin que l’esprit tel un oiseau, ne soit plus prisonnier de la cage du corps.

Le Shiatsu utilise plusieurs techniques pour toucher au plus juste : plus ferme, plus profond quand la structure est bloquée, plus léger, plus coulant quand l’émotion enflamme le corps et génère des vagues dans les fluides vitaux, à peine présent quand sur certains grands points une seule intention au travers d’une visualisation suffit car il est dit que « l’énergie suit la pensée ».

Le praticien en shiatsu pourra pratiquer des activités corporelles comme la danse, les arts martiaux, le tai-chi ou le chi qong, qui développent une connaissance concrète du corps, des qualités de perceptions, de mouvements, de conscience corporelle et un potentiel énergétique supérieur.

Des praticiens assurent bénévolement depuis un an des ateliers de shiatsu au sein de l’Association Française des Polyarthritiques (AFP). Les retours sont excellents et les malades sont demandeurs de ces séances qui diminuent au moins ponctuellement leurs douleurs. Les praticiens ne prétendent évidemment pas résoudre une pathologie lourde, mais simplement aider et soulager les personnes atteintes de cette maladie. La difficulté et la subtilité de la pratique ne consistent pas à éviter la douleur mais plutôt à la contacter par un toucher qui la dissipe. Le shiatsu est également une des huit approches alternatives désignées, dans la résolution du Parlement européen votée le 29 mai 1997, en tant que « médecine non conventionnelle digne d’intérêt ».

Source

Par Etienne GOBIN / paru dans La Massagère / Numéro 9 / 2012.